METALLICA : DEATH MAGNETIC
Metallica, quoiqu'il
fasse, fera toujours parler de lui. Alors, imaginez pour la sortie
d'un nouvel album !
Presque deux décennies
après des galettes qui ont fait gonfler le débat sur
Metallica (depuis le Black Album en fait), et quelques années
après un St Anger qui aura apporté son lots de
glaviots à la face des four horsemen, après les
nombreuses épisodes à la Martine : « Metallica
et son coach », « Metallica et son chanteur en
cure », « Metallica se fout sur la gueule »,
« Lars fait caca pendant que James boit de l'eau »,
leur nouvelle rondelle est enfin dans les bacs.
A quoi s'attendre ? Les
« kill, kill, kill, kill, KILL !! » répétés
à l'envi en guise de conclusion à St Anger
sonnaient-ils comme l'arrêt de mort du plus grand groupe ? Le
crime était-il parfait ?
Surprise, en guise de
tous premiers sons sur Death Magnetic : des battements de
coeur... Derniers souffle d'un monstre agonisant et chronique d'une
mort annoncée par beaucoup ou retour de parmi les morts, tel
un messie métallique, prêt à refaire parler la
poudre ?
Puis
au bout d'une minute, un sentiment que l'on avait si peu connu depuis
des années nous envahit : That Was Your
Life est
une véritable claque dans la gueule. Un retour
à l'époque And Justice For All, ce morceau nous
remémore des brulôts tels que « Blackened »
et « Dyer's Eve », avec un riff d'intro
assourdissant, ses nombreux breaks, des harmoniques à tous les
niveaux et un solo ( ça faisait près de dix ans qu'il
n'en avait pas composé, le gars Kirk !!). Et si cette
impression durait 75 min ( pour 10 titres, encore une réminiscence
de l'ancien temps ) ? Soyons fous...
Oui, cet album replonge
dans l'époque où Metallica incarnait le Metal avec un
grand M ( That Was..., The Day That Never Comes, un
titre que l'on aurait qualifié de honteux plagiat de One,
si celui-ci avait été composé par un autre
groupe. Pourtant, il montre un côté de Metallica
mélodie/violence et noirceur qui fait plaisir à
retrouver ), avec ses envolées et ses breaks incessants ( All
Nightmare Long, qui par quelques courts moments nous ramènent
plus de vingt ans en arrière !! ), ses riffs ingénieux,
rapides, ses tagda-tagada-tagada, mélangés à une
certaine furie trash, qui font le plus grand bien aux esgourdes (
That Was encore une fois, My Apocalypse,...), des
mid-tempos ravageurs ( Cyanide, The Judas Kiss, The
End Of The Line ). Et que dire du morceau-phare, Broken, Beat
and Scarred et son riff apocalyptique, sa construction dantesque
qui en font un des meilleurs morceaux de l'album !!
Mais tout n'est pas
parfait, oh non : la première moitié de l'album
largement au-dessus de la seconde des solos franchement mouais mais
pas top et une batterie trop mise en avant, des titres souvent trop
longs qui n'ont pas la qualité épique de leurs
prédécesseurs ( Tout est dit en cinq minutes pour The
End Of The Line et The Judas Kiss, un instru/assemblage de
riffs très anecdotique très loin des classiques Orion
et Call of Ktulu),. Le troisième volet de The
Unforgiven n'apporte pas non plus énormément d'eau
au moulin, mais reste potable, malgré tout.
La production tonique de
Rick Rubin, célèbre pour ses collaborations avec AC/DC,
Slipknot ou SOAD, donne à cette mort magnétique un son
correct comparé à la soupe immonde de St Anger.
Pourtant, le mix en avant de la batterie couvre parfois les guitares
et le chant, ce qui est assez frustrant.
Et surtout, où est
Robert Trujillo, l'un des meilleurs bassistes à la technique
incroyable et variée ? A part l'instru et l'ouverture de
Cyanide, on l'entend à peine. Et si le poste de
bassiste serait un faire-valoir au sein de Metallica (et une bonne
réserve à thunes !). Finalement, c'est encore James
Hetfield qui s'en sort le mieux : des rythmiques qui déchirent
tout ( c'est pas un comble, sur un solo, de kiffer les rythmiques ?
), un chant qui colle aux morceaux, notamment sur All Nightmare
Long, ou Broken, Beat and Scarred bref, du bon taf.
« Metallica
est le Mc do du métal » : il semble assez malvenu
de comparer la musique à un burger. Certes, Metallica semble
devoir faire du Metallica pour accrocher les foules, mais Iron Maiden
fait du Maiden, Motörhead fait du Motörhead et ne parlons
pas d'AC/DC... Sans bouger d'un iota de leur recette et récolter
un succès de plus en plus immense, en termes de thunes mais
aussi de respect. Et c'est sûrement pour ça qu'on les
aime. Alors, non, Death Magnetic n'atteint pas les sommets de l'ère
des 80's. Mais ce n'est pas ce qu'on lui demande. Death Magnetic est
un très bon album, celui que l'on aurait peut-être du
découvrir après l'album noir, ou même après
... And Justice, et qui nous
promet de bons moments en live. Mais, vu le nombre que l'on est à
donner notre avis, ceci n'est que le mien.
A écouter :
That Was Just Your
Life
Broken, Beat and
Scarred
All Nightmare Long
The Day That Never
Comes